Ces trois dernières années ont remis en question la raison d’être traditionnelle des parcs. Les parcs ne sont plus seulement des endroits où promener son chien, jouer au baseball ou emmener ses enfants à l'aire de jeux. Dans tout le pays, ils se transforment en des lieux de soutien pour répondre à des problèmes pressants de notre époque.
Alors que la pandémie a fait émerger et a encore aggravé les inégalités, nous expliquons dans ce rapport comment des organismes locaux fournissant des denrées alimentaires, des soins de santé, des articles de première nécessité, des services de médiation et un soutien aux personnes endeuillées dans des espaces verts réimaginent la manière dont les parcs peuvent favoriser l’équité en ville. Grâce à ces programmes, les parcs ne contribuent pas seulement à combler les lacunes de nos filets de sécurité sociale, mais aussi à rapprocher les gens, en renforçant les liens par-delà les clivages sociaux.
Alors que le pays tout entier fait face à une crise du logement dans ses villes, l’une des lacunes les plus visibles que les parcs permettent de combler est de fournir un foyer aux personnes qui en sont privées. Comme nous l'avons abordé dans notre Rapport sur les parcs urbains du Canada de 2020, de nombreux services des parcs ont un passé trouble s’agissant de répondre à la présence de personnes itinérantes installées dans les parcs, en privilégiant souvent une application stricte des lois plutôt que d’ouvrir un dialogue.
Toutefois, on reconnaît de plus en plus la nécessité d’avoir recours à des pratiques plus inclusives axées sur le bien-être des personnes sans logement, ce qui incite certaines Villes à adopter des méthodes fondées sur les droits humains et l'établissement de relations.
- La surveillance continue de prévaloir. 90 % des Villes ont déclaré que le sans-abrisme représentait un défi pour elles, un chiffre stable par rapport à l'an dernier. Pour faire face à cette situation, 76 % des services des parcs ont déclaré avoir recours à l'application des règlements et 66 % à des stratégies visant à prévenir la criminalité, tandis que seulement 10 % ont engagé un dialogue direct auprès des personnes sans logement. Il reste donc beaucoup de travail à faire pour adopter des méthodes plus inclusives.
- La plupart du temps, les personnes itinérantes installées dans les parcs n’empêchent pas la fréquentation de ceux-ci. 62 % des personnes habitant en ville ayant remarqué un ou plusieurs camps de fortune dans leur parc ont déclaré que cela n’avait aucunement nui à leur fréquentation du parc – preuve que les usagères et usagers des parcs sont ouverts à l’idée de partager cet espace avec leurs voisins sans logement.
- Les parcs fournissent des services essentiels. 93 % des personnes interrogées dans le cadre de notre sondage public ont déclaré que les parcs urbains jouaient un rôle important pour satisfaire leurs besoins essentiels, citant l’ouverture des toilettes publiques toute l'année en haut de la liste des aménagements souhaités. 48 % des Villes ont déclaré avoir mis en place des services sociaux dans les parcs, comme des cliniques de santé ou des programmes de distribution alimentaire.
- Investir dans le bien-être matériel et social des personnes sans logement en veillant à la présence d’aménagements et de services de base dans les parcs, mais aussi en concevant des programmes tirant parti des compétences, des intérêts et de l’esprit créatif des gens. Concevoir les programmes en collaboration avec les personnes sans logement pour veiller à ce que ces activités n'entraînent pas leur déplacement ou les mettent mal à l’aise.
- Gérer les campements dans les parcs de façon humaine plutôt qu'opérationnelle, en s'appuyant sur les compétences sociales et l’esprit rassembleur des professionnels des parcs. Établir des liens avec les personnes sans logement et les partenaires sociaux, tout en favorisant une culture organisationnelle d'ouverture, de réflexion et d'apprentissage.
- Élaborer une stratégie sur les campements, en collaborant avec les personnes sans logement et les partenaires sociaux, pour déterminer les valeurs fondamentales qui prévalent, comme la réduction des préjudices, la réconciliation et le leadership des personnes ayant un vécu, afin d'orienter la prise de décision sur les questions relatives au parc qui affectent les personnes sans logement.
